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vendredi 16 août 2013

Chronique de The Catcher in the Rye (l'Attrape-coeurs) de J.D. Salinger : plongée au cœur d'une dérive existentielle

  J'ai fait une pause dans ma lecture des Misérables (j'en suis à mi-chemin) pour aborder The Catcher in the Rye (en français traduit par "L'Attrape-coeurs") de J.D. Salinger, un roman que j'avais envie de lire depuis longtemps.

  Comment je résumerais l'oeuvre :

  En 1949, Holden Caulfield, fils de 17 ans à problèmes d'une famille new-yorkaise des classes élevées, se fait une fois de plus expulser du lycée car il n'a pas validé les matières au programme. Toutes, sauf la littérature... il faut dire que Holden n'est pas idiot, il est tout simplement incapable de fournir le moindre effort : les garçons cruels autour de lui, les profs trop académiques, et de manière générale le système social entier dans sa corruption le remplissent d'un dégoût de la vie qui le laissent incapable d'être intéressé par quoi que ce soit. Il s'enfuit du pensionnat en espérant se cacher jusqu'à ce que ses parents apprennent qu'on l'a congédié. Il se réfugie alors dans les coins mal-famés de New-York, plus seul que jamais parmi la multitude incessante de la métropole, seul avec ses souvenirs, son mal de vivre, le malaise existentiel qui l'infecte de plus en plus profondément...

  C'était une excellente lecture. Je suis très heureuse de lire ce livre maintenant, d'autant plus que je crois que pour n'importe quelle personne un peu solitaire et sensible à l'absurdité de certains codes de société, il est possible de se retrouver en Holden à tout âge, bien qu'il n'ait que 17 ans. Cependant, je pense que j'aurais beaucoup aimé lire ce livre lorsque j'avais le même âge que Holden. Pas parce que ce livre perd de la valeur au fur et à mesure qu'on grandit, surtout pas ! Loin de moi l'idée de réduire The Catcher in the Rye à un bouquin pour adolescents perturbés (ce à quoi il est malheureusement trop souvent réduit), mais parce que je pense qu'il m'aurait réconfortée quand j'étais ado et que je traversais ma propre crise existentielle et mon dégoût à l'idée d'entrer dans l'âge adulte. Ce livre est le compagnon idéal pour tout ado timide et solitaire qui se pose beaucoup de questions, et sans désir de révéler quoi que ce soit sur la fin, j'aimerais simplement préciser qu'il a le mérite de ne pas se terminer sur la note de la destruction, ce qui présente tout de même un sacré message d'espoir pour tout paumé en quête de repères.

  Hélas, on présente trop souvent ce roman comme un livre exclusivement pour ados. Alors qu'à mon avis c'était loin d'être l'intention de l'auteur, et ce livre peut se lire à tout âge. Je dirais même qu'il est d'une complexité et d'une profondeur qui font qu'un ado de 14 ans, même s'il y sera sensible, ne pourra pas mesurer toute l'étendue des richesses de ce livre. Aux Etats-Unis on le fait constamment étudier aux collégiens : c'est une bonne idée de le faire lire à de jeunes gens sur le point de traverser le même phase que Holden, mais l'erreur serait de penser que c'est un livre pour les collégiens, alors qu'il est bien plus que ça.


  A bien des égards, The Catcher in the Rye peut être considéré comme un "mauvais livre" : récit en 1ère personne par un ado menteur qui joue aux voyous, vocabulaire pauvre, langage familier constant, répétitions qui donnent l'impression que le récit tourne en rond... mais c'est justement ce choix de style populaire qui donne à l'oeuvre toute son aura. J.D. Salinger s'est lancé un pari : écrire de la littérature avec un langage vulgaire, et en narrant des évènements triviaux et choquants (au programme, prostitution, bagarres, obsession pour la violence et la sexualité, mauvais tours en série et blasphèmes aussi bient quant à l'ordre religieux qu'à l'ordre social). Bref, un livre qui explose les tabous, et qui s'impose comme le sanglot de malaise de la jeunesse à la dérive au milieu d'un ordre social intolérable que Holden, porte-parole de cette jeunesse amenée à l'abattoir du conformisme social, déchire en un million de morceaux


  En fait, The Catcher in the Rye, c'est l'histoire d'un échec de la société qui dit : ce n'est pas moi l'échec, c'est la société. La société est malade, et je veux empêcher les futures générations, c'est-à-dire les enfants, de tomber dans le même piège.

  "Anyway, I keep picturing all these little kids playing some game in this big field of rye and all. Thousands of little kids, and nobody's around--nobody big, I mean - except me. And I'm standing on the edge of some crazy cliff. What I have to do, I have to catch everybody if they start to go over the cliff - I mean if they're running and they don't look where they're going I have to come out from somewhere and catch them. That's all I'd do all day. I'd just be the catcher in the rye and all. I know it's crazy, but that's the only thing I'd really like to be. I know it's crazy."

Holden regardant sa petite soeur Phoebe, véritable étincelle d'innocence
parmi l'océan de la corruption et de la bêtise, faire des tours de manège...

  Alors pendant trois jours, sur 277 pages, on va suivre les errances de Holden, qui essaie de trouver un peu de compagnie et de beauté dans le monde qui l'entoure, même s'il se heurte souvent au rejet et aux tromperies. Jeune homme perdu qui ne sait pas quoi devenir, il ne cesse de s'inventer des rôles, en espérant qu'au bout d'un moment, l'un d'entre eux va lui convenir...

Bonne lecture garantie si cet article vous a plu. Très facile à lire en anglais.
Cheers all ! Alacris

20 commentaires:

  1. Très bon article, tu m'as carrément donné envie de le relire ^^. Je me souviens l'avoir lu quand j'avais 19 ans et cela m'avait laissé une impression plutôt mitigée. J'étais d'accord et pas d'accord en même temps, une sensation étrange xD.

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    1. Contente que ça t'ait plu :) j'espère que tu le reliras !

      Bah, c'est-à-dire que Holden est très extrême quand même dans ses positions (par exemple, quand il dit qu'il veut s'asseoir sur une bombe atomique si jamais il y avait une troisième guerre mondiale...), donc c'est difficile d'être d'accord avec lui jusqu'au bout. Après, je pense que ça dépend beaucoup de si on s'attache au personnage ou non. Pour ma part je sais que je n'étais pas constamment d'accord avec lui et que par moments il m'arrivait de le trouver minable, mais comme j'ai tout de suite accroché et que le personnage m'a touchée, c'était de la pitié et non de l'agacement que je ressentais pour lui dans ses moments de bassesse. Et je le comprends beaucoup. J'ai vraiment eu un sentiment d'empathie sur cette lecture, et je crois que c'est au niveau de l'empathie ou de l'absence d'empathie que ça passe ou ça casse.

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  2. Very good insights, of course !
    Je suis completement d'accord avec toi, meme si je trouve qu'il ne faut pas oublier un detail : Certes la societe a de quoi rendre malade, mais Holden la diabolise tout de meme beaucoup pendant le recit, comme tout ado perdu de 17 ans le ferait. Il a souvent raison dans le fond, mais exprime ses pensees dans la rage de l'incertitude, cela le rend parfois drole. Je pense que c'est ca qui categorise Catcher in the rye de roman ado meme si c'est clairement sous-estime !
    Bref, jsuis contente que tu l'aies lu ;-)
    Love
    Cecile

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    1. Thanks n_n

      Ouaip, d'accord avec toi là-dessus, Holden est beaucoup dans l'exagération et il voit les choses de manière assez manichéenne et puérile parfois, ce qui à la fois amoindrit la légitimité de sa protestation et la rend encore plus forte, d'une certaine manière. Ca ne m'a pas dérangée qu'il soit dans l'extrême comme ça car justement, je sais faire la différence entre Holden et Salinger, mais c'est clair qu'il y a le risque de les confondre, et aussi le risque de prendre Holden pour modèle et de tout rejeter en bloc comme lui. Et puis c'est vrai qu'il est quand même drôle avec toutes ses réactions d'asocial, ce qui ne le rend que plus attachant selon moi.

      C'est cool que tu sois passée par ici ^_^

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  3. Ah oui completement d'accord j'ai jamais dit que ça m'avait derangee, au contraire, ce serait moins puissant s'il etait plus mature au final !
    Il tient les bonnes choses, les bonnes interrogations, je pense juste qu'il a du mal a les poser sans colere, ce qui est normal a 17 ans ^^

    bah de rien, ca m'arrive quand meme de passer :))

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  4. Je l'avais lu y a cinq six ans et j'avais un peu détesté. Le style m'avait hérissé, le vocabulaire des années 60, et le personnage d'Holden aussi. En lisant ton billet je me dis que pourtant les thèmes auraient pu résonner en moi, mais ça n'a pas pris.
    Maintenant je me le relirais bien en anglais parce qu'on en parlera en cours et que j'avais aimé Franny et Zooey de l'auteur et qu'un autre m'attend dans ma PAL.

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    1. Encore une fois, je pense que ce bouquin, soit on adore soit on déteste. Je sais que Grazyel, à qui ce genre de personnage et d'histoire plait d'habitude, avait détesté aussi quand elle l'a lu il y a quelques années, et ça m'a surprise quand elle m'a dit ça, donc je pense que vous l'avez détesté plus ou moins pour les mêmes raisons.

      Personnellement, je pense que c'est avec la traduction que ça doit très mal passer. Je ne l'ai pas encore regardée, en toute honnêteté, mais tout du long de ma lecture je me disais : "l'enfer que ça doit être de traduire ce bouquin !". Enfin, une fois qu'on trouve le bon ton ça doit aller, car le livre garde le même style, les mêmes expressions tout du long. Le truc, c'est que selon moi, c'est impossible de trouver le bon ton en français. Ce livre est écrit dans un langage familier et oral plein de "goddam", whaddayawant", "like hell", "crazy thing", "That killed me", "Boy, was I... !", avec une étendue de vocabulaire assez limitée, etc., qui sont ultra courants dans le langage américain, non seulement de l'époque de J.D. Salinger mais de notre époque. Et ce sont des expressions de "slang" qui ne sont pas trop connotées socialement : ça passe crème dans ma bouche de Holden qui est un petit jeune privilégié d'une famille très bobo, mais on pourrait retrouver quasiment le même langage chez un jeune défavorisé des quartiers craignos de New York aujourd'hui (en ajoutant quelques "fuck" et "motherfucka" par-ci par-là). En français, le langage est beaucoup plus discriminatif, et il y a une dichotomie entre les gens qui parlent le "bon français", et les gens qui parlent le "français vulgaire". Ce qui revient à : 1) extraire le vulgaire et les fautes de grammaire du discours de Holden et lui donner l'air d'une fils de bonne famille pas révolté du tout, 2) utiliser des jurons vieillots dans la traduction qui lui donnent l'air ridicule et marquent l'oeuvre dans une époque T au lieu de l'aider à garder son côté universel, et 3) essayer de rendre au mieux le langage vulgaire de Holden, en sachant qu'en français ça va faire hyper lourd et bizarre (du style "donc j'ai mis mon putain de chapeau et j'ai posé mon cul sur cette connerie de banc et j'ai regardé ces connards de gens déambuler dans la rue comme des cons").

      Du coup, je suis très curieuse de voir ce que ça donne dans la traduction la plus courante, et je crains le pire en te voyant parler de vocabulaire des années 60, parce que justement, je n'ai pas trouvé le livre marqué par cette époque dans son vocabulaire : du fait que son langage soit encore largement employé aujourd'hui et dans un grand nombre de classes sociales, ça lui donne un côté assez universel, alors qu'en français je crois qu'on ne peut malheureusement pas s'empêcher de le réduire à un espace beaucoup plus étroit.

      Bref, j'espère que tout ça t'aura donné envie de le relire en anglais :D c'est pas dit que ça te plaise bien sûr, mais je pense que tu détesteras un peu moins qu'en français n_n
      Il paraît que Franny and Zooey est top, moi j'ai le recueil des "Nine Stories" que j'ai bien envie d'attaquer un de ces jours, j'attendais d'avoir lu The Catcher in the Rye avant de me mettre aux nouvelles de l'auteur.

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    2. * LA bouche de Holden, évidemment, pas la mienne >_<

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    3. Je me souviens d'une expression notamment "bigophoner" que j'avais trouvé immonde et très années 70-80 que j'avais failli reposer le livre à cause de ça u_u"
      Bon ce que tu dis sur le texte et les problèmes que la traduction peut rencontrer me redonnent déjà plus envie de m'y mettre ; je me le téléchargerais peut-être pour ma liseuse tiens.

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  5. Je l'ai lu il y a longtemps et je n'avais pas du tout aimé ce roman.
    Le personnage d'Holden m'irritait au plus haut point, le style me dérangeait et l'histoire en elle-même me parlait peu. Je pense que je n'avais pas encore la maturité suffisante pour comprendre le message de l'auteur. Ta chronique m'éclaire sur certains points et me donne envie de redonner une chance à ce petit livre.
    Finalement, j'ai le même sentiment que Matilda par rapport à ce livre ! Et de manière générale, je crois que j'ai un blocage avec la littérature américaine. J'ai détesté To kill a Mockingbird et je ne sais pas par où commencer pour me réconcilier avec le pays.

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    1. Bon, malgré mes efforts pour le raccourcir, mon commentaire est trop long et je suis obligée de le couper en deux XD u_u

      I) Sur The Catcher in the Rye :

      Au risque de me répéter, même remarque que Matilda sur un point : je pense que ça passe beaucoup mieux en anglais qu'en français. Après, je ne sais pas jusqu'à quel point on peut aimer ce livre en n'ayant aucune sympathie pour Holden... d'un côté oui, l'appréciation de ce bouquin requiert de la maturité et de la distance, mais d'un autre côté son charme vient aussi indéniablement de l'adolescent quelque part en nous qui se reconnaît dans Holden, même quand on n'est plus ado. Il y a une rage sourde dans The Catcher in the Rye, qu'il faut un minimum partager ou avoir partagé quand on était ado, pour aimer ce livre. C'est le bouquin préféré de plein de gosses de 14-15 ans, tout simplement parce qu'ils se retrouvent dans ce refus de grandir, d'entrer dans l'âge adulte dont ils ne voient que la bassesse ! Mais il y a aussi plein de gens qui détestent ce livre parce qu'ils n'ont eu aucune empathie pour le personnage principal, qu'ils ne se sont jamais posé les mêmes questions sur la vie, qu'ils ne se sont jamais trouvé dans la même position d'absurdité généralisée... d'où le fait que je pense que ce bouquin parle surtout à ceux qui ont été des ados mal dans leur peau. Il y a un message bien plus intellectuel que ça, bien sûr, mais avant d'être du conceptuel la littérature c'est du sensible, quelque chose qu'on ressent. Donc c'est tout à fait possible que le message de révolte inhérent à l'oeuvre te plaise, mais que la forme dans laquelle il est exprimé ne te touche pas trop. J'espère qu'une deuxième lecture (en VO, faut pas s'en priver quand on sait lire en anglais !) réussira à faire remonter ce roman dans ton estime, mais c'est possible d'Holden t'irrite à nouveau xD, tu me tiendras au courant si jamais tu le relis !

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    2. II) Sur ton blocage avec la littérature américaine :

      Je connais moins la littérature américaine que la littérature anglaise, et tu me prends un peu de court vu que "To kill a Mockingbird" et "The Catcher in the Rye" sont jusqu'ici à peu près mes deux romans préférés parmi tous les romans américains que j'ai lus xD, mais si je peux te conseiller, je te dirais de tester Fitzgerald (surtout "The Great Gatsby" vu que c'est le plus connu, qu'il est court, et que c'est le seul que j'ai lu de lui pour l'instant donc je ne vais pas me risquer à t'en recommander d'autre huhu), "Beloved" de Toni Morrison parce qu'il est récent, qu'il a eu le Prix Nobel en 1993, et que généralement tout le monde adore ; je n'ose pas te conseiller de Faulkner car si tu n'as pas aimé l'ambiance de "To Kill a Mockingbird", ça m'étonnerait que tu aimes l'ambiance de Faulkner (même si tu pourrais lire la très courte nouvelle A Rose for Emily qui baigne dans une atmosphère gothique) ; tu peux essayer Hawthorne avec "The Scarlet Letter", généralement les gens aiment beaucoup... moi j'ai lu "The House of the Seven Gables" de lui que j'ai beaucoup aimé mais ce n'est pas le bouquin que je recommanderais à tout prix ; Flannery O'Connor tu peux tenter quelques nouvelles mais je ne pense pas que ça te plaira ; Nabokov pourrait être une très bonne idée en revanche, ses romans ont toujours un côté tortueux un peu fou, parfois onirique, et en tout cas la peinture psychologique et les descriptions sont à tomber, sans parler de toutes les structures et de la profondeur... "Ada or Ardour" m'a toujours tentée, j'en ai étudié plusieurs extraits... "Lolita" en revanche, quatre ans après l'avoir lu je ne sais toujours pas si j'aime ce bouquin ; il y a toute la littérature sentimentaliste du XIXe avec des sagas comme Les quatre filles du Dr March, mais c'est un peu le genre de trucs qu'on lit quand on a 10 ans comme la bibliothèque verte x) ... ; niveau récit épique / picaresque il y a Mark Twain avec par exemple les aventures de Huckleberry Finn , mais je ne crois pas que ce soit énormément ton style ; "The Red Badge of courage" de Stephen Crane est génial mais faut que le contexte te parle (guerre civile) ; "Of Mice and Men" et "The Grapes of Wrath" de Steinbeck sont deux incontournables classiques mais là encore il faut s'intéresser un peu au contexte, la Grande Dépression ; et puis le reste je m'y connais moins... Henry James peut te plaire, je sais qu'Edith Wharton a l'air de plaire énormément sur la blogo, y compris à des gens qui ne sont pas du tout branchés classiques ou qui lisent quasi-exclusivement Jane Austen et les soeurs Brontë... il y a Kerouac avec "On the road" aussi mais il y a autant de gens qui adorent que de gens qui détestent et je pense qu'il faut être à fond dans l'ambiance Beat Generation pour adorer.

      De manière générale la littérature américaine a d'autres thèmes, d'autres modes d'écriture que la littérature du Royaume-Uni : le Gothique américain se distancie beaucoup du Gothique anglais et il a été poussé bien plus en profondeur... il y a toute la littérature du "Sud" aussi au XXe siècle, avec le mouvement du "Southern Renaissance" et des écrivains comme Flannery O'Connor, Faulkner... mais il y a aussi la littérature du monde new-yorkais cosmopolite, très proche de la littérature européenne, du mode de pensée européen... c'est pourquoi je pense que les oeuvres de Fitzgerald te plairaient beaucoup =) et les nouvelles de Hemingway aussi, maintenant que j'y pense !

      Voilà, j'espère que ça t'aura donné des pistes de lecture ! (et que tu ne te seras pas endormie entre temps, mon commentaire est horriblement long u_u

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    3. Ça c'est du commentaire ! Tu devrais te faire coach-conseil en littérature (a).
      1. Concernant The Catcher in the Rye, je pense que tu as vu juste en disant que le message m'a parlé, mais que la forme m'a déplue. Comme tu le dis aussi, peut-être que la version française ne faisait pas honneur au roman, la traduction datant d'il y a quelques années il me semble. Je vais tenter de le trouver en VO en ebook et qui sait, peut-être que j'aurai le déclic !
      2. Fitzgerald est dans ma PAL depuis un bout de temps. Et détrompe-toi, les écrits de Mark Twain me tentent énormément, ne serait-ce que parce que l'auteur en lui-même est déjà un sacré personnage ;). J'ai lu Lolita de Nabokov, c'est un roman qui m'a marquée, tant dans le style que dans le fond ... Je n'y ai pas trouvé la même « américanité » que dans d'autres récits d'auteurs américains. The Grapes of Wrath et Beloved sont deux œuvres qui seront étudiées en TD cette année, avec The Handmaid's Tale. Je dois choisir parmi les trois, choix rude ;). On the Road, c'est typiquement le genre de roman qui ne me plaira pas — du moins, c'est ce que je pense à l'heure actuelle. James me tente beaucoup, il est aussi prévu que je lise du Wharton. Je note tous tes conseils :). Je saurais expliquer pourquoi j'ai du mal avec la littérature américaine, mais je laisse ça pour d'autres discussions ;).

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    4. Coach-conseil en littérature, prof, finalement c'est un peu la même chose :D tant mieux, ça montre que je ne me suis pas trompée de vocation !

      Nabokov était un homme de plusieurs cultures, donc je comprends ce que tu veux dire... quant à tes trois oeuvres parmi lesquelles tu dois choisir pour le TD, je sais que si c'était moi, je prendrais Beloved.

      Looking forward to further conversations on the matter ;)

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  6. Je parcours ton journal avec admiration et je prendrai le temps de tout lire. Pour le livre, j'ai beaucoup ri, aussi, lorsque par exemple il regarde un film aux clichés bien mièvres (j'ai cherché s'il existait et apparemment c'est inventé par l'auteur)Sa voisine se met à pleurer devant le film, mais engueule son fils qui ne demandait qu'à aller aux toilettes et à Holden de conclure que ce genre de femmes, neuf fois sur dix elles n'ont pas de coeur. Et puis la signification du titre que tu as citée, est superbe. Je ne l'ai pas lu en anglais tiens, il va falloir que je m'y mette. Pour Franny et Zooey, je te conseillerai de lire en premier " Dressez haut la poutre maîtresse, charpentiers" car tu pourras te familiariser avec la famille Glass, précisément avec Seymour et comprendre le "mal être" de Franny.

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    1. Oh, merci, c'est très gentil ! =)
      Oui, je me souviens de ce passage-là dans le livre ! Hélas je me suis installée dans ma chambre étudiante à mon internat et je n'ai pas emporté The Catcher in the Rye donc je ne peux pas retrouver le passage en anglais dans le livre et te le citer, mais j'y penserai quand je repasserai chez mes parents. Je trouve que c'est d'ailleurs un passage très représentatif du livre, parce que Holden ne cesse de pointer du doigt des comportements absurdes dans ce genre, et ce qui est amusant, c'est que les autres l'accusent d'être sans coeur ou anormal, alors que l'ensemble de la société, finalement, est exactement comme cette femme qui pleure devant du faux et est tyrannique dans la vie de tous les jours... mais ce qui est bien, c'est que c'est toujours présenté avec humour pour enrober l'amertume de la critique. De l'humour noir, certes, mais de l'humour quand même XD. Je pense que cet humour noir joue d'ailleurs pour beaucoup dans le fait que pas mal de monde n'aime pas ce livre (tu es d'ailleurs une des premières personnes avec qui je discute qui l'aime ! MIRACLE ! You made my day,). Lis-le en anglais si tu as le temps et le niveau pour (on trébuche éventuellement sur quelques expressions vulgaires au début mais comme le langage est très répétitif, on cherche quelques mots dans le dico une fois est après le tour est joué, et la syntaxe est très simple, très orale), à mon avis tu l'aimeras encore plus en anglais !
      Et merci pour les conseils de lecture pour les nouvelles, je suivrai l'ordre que tu m'as indiqué :p

      Bienvenue ici en tout cas, et j'espère que la suite de ta visite te plaira autant =)

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  7. Du coup, je m'en veux de t'avoir imposé cet ordre. :p
    En fait, "Franny et Zooey" s'inscrit (à mes yeux) dans la continuité de "L'attrape-coeur", le même thème cher à Salinger qui revient, avec une réponse à la fin, peut-être même une réponse à l'attrape-coeur, que je n'ai comprise qu'à la seconde lecture du livre. J'aimerais encore en saisir toutes les subtilités à la prochaine relecture. Tout ça pour dire que, lis "Franny et Zooey" si tu le possèdes déjà. Je serais ravie de pouvoir en discuter avec toi !

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    1. Oh la la, tu me donnes encore plus envie de m'y mettre, c'est terrible ! J'ai déjà acheté le recueil de nouvelles de Salinger, mais j'ai sept livres à lire pour dans approximativement deux semaines pour l'un de mes séminaires principaux à la fac (ahhh, les joies de la littérature), donc je vais déblayer un peu de terrain pour être plus tranquille avant de me remettre dans Salinger, mais en tout cas j'ai terriblement hâte de voir tout ça :p et dès que je les aurai lues, je suis sûre qu'on aura des discussions palpitantes à ce sujet ! ;)

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  8. l'article est vraiment super ! Ou as tu trouver les illustrations ? Notamment celle ci http://3.bp.blogspot.com/-1k5-S4INMpI/Ug36SZ8HDmI/AAAAAAAABDQ/SQLxhqB1FK0/s1600/cover+the+catcher+in+the+rye.jpg

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    1. Merci =)
      J'ai trouvé toutes les illustrations sur le site DeviantArt, en cherchant "Catcher in the Rye" ou "Holden Caulfield". Voici le lien vers l'image que tu mentionnes : http://mscorley.deviantart.com/art/The-Catcher-in-the-Rye-209424730
      (Tu pourras en trouver des similaires en faisant défiler la colonne de droite, dans la catégorie "More from DeviantArt".
      En espérant que ça t'aide !

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«Il faut tout dire. La première des libertés est la liberté de tout dire»
Maurice Blanchot

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