Toujours pas de compte-rendu sur les expos que je suis allée voir récemment, désolée de l'attente (je sais qu'il y en a parmi vous qui trépignent d'impatience par rapport à Masculin / Masculin, par pudeur et professionnalisme bloguesque je ne révélerai pas leurs noms). Ca arrive très bientôt, en attendant je me suis dit que je vous divertirais avec mes éternelles réflexions (sur évidemment tout sauf des choses importantes, qu'on se le dise), et avec mes avis sur deux films à l'affiche en ce moment (oui, c'est la première fois dans l'histoire de la rubrique "Le coin ciné" que je parle d'un film qui n'est pas sorti à une époque lointaine dont personne ne se souvient, so miracles DO happen).
La vie d'Adèle, 2013
Abdellatif Kechiche - 2h59
À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...
Bon, commençons avec le film qui déchaîne les passions en ce moment. La palme d'or qu'avait reçu ce film lors du festival de Cannes me faisait déjà l'attendre avec impatience, et puis, en tant que personne aux mœurs et attirances libres qui a manifesté plusieurs fois en faveur du mariage gay dans les rues de Paris, vous pouvez imaginer que ce film avait des chances d'attirer mon attention. Pour une fois, quand on aborde l'homosexualité, ce n'est pas des hommes qu'on parle, mais des femmes. Bref, un vrai rocher jeté dans la mare. Donc je tenais à voir La vie d'Adèle, parce que je sentais que c'était un de ces films qui marque une époque et qu'il ne faut pas rater.
Je n'ai même pas regardé la bande-annonce avant d'y aller, je savais que ça me plairait. L'affiche est fraîche, belle, elle incite à courir au ciné. J'ai eu la chance de voir ce film dans une salle de ciné relativement petite (50-70 places au MK2 Bibliothèque FM de Paris), ce qui a évité les agitations - en vérité, la salle était complète mais le public a été très respectueux pendant le film : pas de fous rires ni d'insultes pendant les scènes érotiques, et pourtant on m'avait mise en garde contre les fameuses "scènes de cul pornographiques interminables qui déclenchent la gêne chez l'assistance". Encore une fois, j'ai eu la chance de me trouver dans une salle qui a eu un comportement réceptif au film, et il n'y a eu des rires que dans les moments franchement drôles. Quant aux fameuses scènes érotiques, ma foi : oui, il y en a une qui dure longtemps, oui, c'est très explicite, mais bon, quand on est prévenu, ça va. Ce n'était peut-être pas nécessaire qu'elle dure près de dix minutes, mais sur un film de trois heures, franchement, ça passe crème. Après, c'est dur qu'il ne faut pas aller voir ce film si l'amour lesbien vous met mal à l'aise.
Le film m'a vraiment plu. Je l'ai trouvé touchant, très juste par rapport aux problèmes de société actuels - le reflet d'une époque et d'une génération. Les acteurs jouent très bien, Léa Seydoux est méconnaissable (oui, c'était bien elle la petite vendeuse dans Minuit à Paris !), on ne s'ennuie pas... je ne sais même pas trop quoi dire sur ce film, à part que s'il vous tente, n'hésitez pas à le voir !
Il était Temps (About Time), 2013
Richard Curtis - 2h03
À l’âge de 21 ans, Tim Lake découvre qu’il a la capacité de voyager dans le temps... Tim ne peut changer l’histoire, mais a le pouvoir d’interférer dans le cours de sa propre existence. Il décide donc de rendre sa vie meilleure... en se trouvant une amoureuse. Malheureusement les choses s’avèrent plus compliquées que prévu. Tim quitte les côtes de la Cornouailles pour faire un stage de droit à Londres et rencontre la belle Mary. Alors qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre, un voyage temporel malencontreux va effacer cette rencontre. C’est ainsi qu’au fil de ses innombrables voyages temporels il n’a de cesse de ruser avec le destin afin de la rencontrer pour la première fois, encore et encore, jusqu’à ce qu’il arrive à gagner son coeur. Tim se sert alors de son pouvoir afin de créer les conditions idéales pour la demande en mariage parfaite, pour sauver la cérémonie à venir du discours catastrophique du pire des garçons d’honneur imaginable mais aussi pour épargner à son meilleur ami un désastre professionnel. Mais alors que le cours de sa vie inhabituelle se déroule, Tim découvre que ce don exceptionnel ne lui épargne pas la peine et les chagrins qui sont communs à n’importe quelle autre famille partout ailleurs.
Une comédie romantique comme on les aime. Si comme moi vous êtes un grand fan de Coup de foudre à Notting Hill, Quatre mariages et un enterrement, et Love Actually, ce film est fait pour vous.
Dose de bonne humeur garantie, et bonus : ça redonne foi en l'amour (pour ceux qui auraient tendance, comme moi, à glisser sur la pente du cynisme, on se souvient de la réplique de Carrie Bradshaw dans la saison 6 de Sex and the City: "I write a column based on the assumption that romance is either dead or phony"... eh bien parfois, ça fait du bien de se laisser emporter par le romantisme).
C'est l'occasion de retrouver une brochette d'acteurs que vous avez vu adorer ailleurs (le protagoniste, c'est Bill Weasley dans Harry Potter, d'ailleurs il était pressenti pour être le nouveau Doctor dans DW mais ça ne s'est pas fait...). L'humour toujours désopilant de Bill Nighy est au rendez-vous, et l'humour à la British part dans tous les sens. Situations cocasses avec tous ces voyages dans le temps, côté un peu benêt du héros bien sûr (un nouveau Hugh Grant ? Il a le potentiel !)... le rire est au rendez-vous. On s'attache tout de suite à la famille du protagoniste. C'est un film doux, tendre, drôle et en même temps triste par moments. Une comédie romantique certes, mais qui fait réfléchir (pas de time travel sans paradoxes, tous les fans de Doctor Who et de Retour vers le Futur le savent), et qui, mine de rien, fait passer de beaux messages. Sans verser dans la mièvrerie, About Time parvient à nous faire sortir de la salle le cœur plus léger, avec des vues plus optimistes, (accessoirement avec des larmes le long des joues pour les âmes sensibles)... et l'envie de le voir à nouveau ! Donc filez-y, surtout si vous avez le blues : je vous assure que c'est la cure qu'il vous faut.
Aquarelle issue de la superbe galerie d'agnes-cecile sur DeviantArt |
Voilà pour les derniers films que j'ai vus. Pas trop le temps de me consacrer à autre chose qu'au boulot, en ce moment (pour changer, hu, hu), j'ai dû avaler une centaine de pages PDF de critiques diverses sur Le Livre d'Urizen de Blake récoltées sur le merveilleux site qu'est JSTOR (auquel vous avez normalement accès via la base de données de votre université si vous êtes étudiant), mais le truc le plus ennuyeux et chronophage, c'est... de ficher les bouquins de critique qu'on a lus. J'entends : les bouquins version papier, et si comme moi vous avez souvent la flemme de résumer la pensée de l'auteur en quelques mots-clés, surtout quand c'est bien écrit et que c'est dommage de hacher la phrase, vous vous retrouvez bientôt à recopier des paragraphes entiers dans vos fichiers Word. Alors quand vous avez lu à peu près 800 pages de critique littéraire depuis septembre et qu'il faut ficher tout ça, bah... vous avez envie de rester sous la couette. Bon, plus sérieusement, sur les 800 pages de bouquin que j'ai lues, tout n'est pas à ficher, loin de là, et les citations exactes ne sont à recopier que quand le phrasé est particulièrement intéressant. Mais tout le monde sera d'accord avec moi sur le fait qu'en littérature, changer le phrasé, c'est changer toute l'idée. J'ai conscience qu'à un moment ou à un autre ça va devenir impossible de continuer à ficher en gardant les choses très fidèlement ; plus on avance dans une carrière académique, plus on s'émancipe des critiques et on apprend à ficher un bouquin de 400 pages en 2 pages Word apparemment, en résumant les grandes idées en 5-10 lignes puis en recopiant quelques citations dignes d'intérêt. Je n'en suis pas encore là ; ça, c'est pour les gens qui ont déjà pas mal bossé sur un sujet et qui ont une idée précise du paysage critique qui l'entoure, parce qu'évidemment ils y ont bossé dessus un bon bout de temps (c'est pour ça que c'est recommandé de ne pas changer radicalement de sujet entre le M1 et le M2, puis entre le M2 et la thèse, parce que sinon, bien entendu, tout ce boulot de repérage dans la critique est à recommencer à zéro).
Donc ça me prend du temps, et ça irait, si seulement je n'avais pas des horaires hyper mal répartis : avec 25h de cours par semaine (ce qui est tout à fait jouable malgré les heures de travail à la maison que chaque cours demande, surtout le JAPONAIS), je termine en moyenne à 20h, cinq jours sur sept, et ça ne m'empêche pas d'avoir cours le matin. Donc j'ai des trous de temps en temps, mais ils ne sont pas forcément toujours assez longs pour me permettre de travailler sur un truc long et important (du genre, qui réclame trois heures à la suite), et quand je rentre chez moi je suis bien sûr crevée, et je ne prends pas beaucoup de goût à travailler parce que les seuls moments que j'ai pour travailler sont des moments où j'ai envie de penser à autre chose que la fac / l'ENS, où j'ai déjà passé ma journée du matin au soir, avec les transports en prime (parce qu'évidemment, ma fac et l'ENS sont dans des quartiers totalement différents, et là où j'habite c'est encore ailleurs, ça fait trois lieux entre lesquels jongler). Donc c'est folklo \o/
Je m'arrange pour trouver le temps de prendre un verre avec des amis de temps en temps malgré tout ; aller voir un film entre potes, prendre un café, bosser à la bibli avec quelqu'un s'il y a des gens qui ont un trou en même temps que moi, attraper un sandwiche infâme dans un fast-food avec une copine pour papoter le temps d'une heure avant de courir, chacune de notre côté, à nos cours respectifs... donc clairement, je m'aère l'esprit. Mais j'aime bien avoir du temps pour moi, toute seule, dans mon emploi du temps : pouvoir rentrer chez soi à 16h ne serait-ce qu'une fois par semaine et avoir le luxe de s'allonger sur son lit en fixant son plafond pendant une heure ou deux, en pensant à tout et n'importe quoi, ou prendre quatre heures pour écrire une page de mon roman, bah... ce sont des choses que je ne peux pas faire depuis que mes deux emplois du temps se chevauchent (donc depuis octobre), parce que je suis tout le temps dans la vitesse, l'enchaînement, et si je prends une heure pour ne "rien faire", je me sens coupable. Alors que c'est essentiel d'avoir des moments pour ne "rien faire", sinon on explose : ça permet de faire le point sur sa vie, de voguer vers des pensées inconnues, d'inventer des histoires dans sa tête... bref, ces moments de rêverie sont assez capitaux dans la vie d'un littéraire, et c'est précisément ce dont je manque en ce moment, donc... je ne prends pas autant de plaisir à lire, à aller en cours, à rédiger des essais et dissertations. Et c'est dommage. Ca devrait aller beaucoup mieux au second semestre, mais là j'avoue que je sature un peu (bon, je pourrais bosser moins sur mes cours et m'arranger pour juste valider mon semestre ric-rac, sauf que j'ai une maladie, ça s'appelle le goût du travail bien fait. Quand on est perfectionniste, ça complique les choses).
Voilà pour la minute "Alacris raconte sa vie" ! (Décidément, ce blog va se reconvertir en journal intime).
A très bientôt j'espère ! Je vous ai promis des nus, des nus vous aurez. Désirs et Volupté à l'époque victorienne et Masculin / Masculin feront bientôt leur entrée sur Saturations.
Je compatis à 1000% sur tes deux derniers paragraphes de vie... Mais genre, je compatis vraiment ! En plus, quand j'ai eu ma mère au téléphone cet aprem, elle me demandait des nouvelles de toi et je lui ai répondu que tu courrais partout et que t'en pouvais plus... etc. Mais on a tiré la conclusion que t'étais une bad-ass et que tu te laisserais jamais démonter et que nous étions tes plus grandes fans (j'en rajoute un peu, mais t'as le soutien de la famille de reims en gros, c'est pas grand chose, mais ça vient de du coeur/kasteel).
RépondreSupprimerCa n'empêche pas que je compatis vraiment. Je ressens vraiment ce que tu dis sur le manque de temps pour bien travailler sur un truc qui demande plusieurs heures, ou pour méditer et laisser germer tes pensées. Pourtant, je n'ai que 9,5h de cours par semaine, mais les 3h de transport quotidien, ça gâche de précieuses minutes... Sans compter les trucs que tu sais. Là, j'hallucine de voir qu'il va être 21h... Encore une fois, j'ai pas vu la journée passer...
Le pire, c'est que je commence à manquer de temps pour voir des gens... et malgré tout, je ne progresse pas beaucoup... BREF ! J'ai adopté la thérapie du rire pour compenser, dès qu'un truc de merde surgit, je ris, mais je ris ! je RIS ! Et ça marche XD je garde la pêche et je me tape des barres plusieurs fois par jour. Genre : "Un mémoire ? o_o... AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA!!! xDD"
Je te ferai profiter de cette magie prochainement (mon frère m'a cassée en disant que c'était agaçant, mais AHAHAHAHAHAH JE M'EN FOU !!).
Tes avis cinés sont super intéressants ! J'ai hâte de voir La Vie d'Adèle dès que ça sortira en dvd :D
(.... notons que mon cerveau n'a rien à ajouter sur tes chroniques ciné... TON BLOG SE TRANSFORME EN JOURNAL TU AS RAISON !!).
Bisous !
Tout va bien se passer pour ton mémoire, puisque tu as ton plan bad-ass pour Musset ;) je cautionne ! Ca va aller comme sur des roulettes, j'y crois. Quant aux transports, l'an prochain, si tu peux obtenir une chambre universitaire, ça ira beaucoup mieux. Encore un peu de patience cette année...
SupprimerEt la thérapie du rire est une excellente thérapie :) un peu d'auto-dérision sur une situation de merde ne fait jamais de mal, ça évite de péter les plombs.
<3
DES NUS o/ (mon anonymat vole en éclat ; pouf)
RépondreSupprimerJe t'avoue que je trouve cette histoire de fichage bien mystérieuse ; quand tu en parlais en com je ne voyais pas très bien ce dont il s'agissait, mais en fait c'est parce que je n'en n'ai jamais fait. Et ça a l'air en effet très prenant niveau temps.
Moi j'aime bien les articles où tu racontes ta vie ^^ Ça permet d'imaginer d'autres réalités, de voir dans ce cas précis comment se passent des études de M1, toussa.
La vie d'Adèle j'ai pas forcément envie de le voir ; j'ai lu la BD qui l'a inspiré quand elle est sortie et j'avais aimé. Je sais pas si j'ai envie de la voir adapté. Peut-être un jour en DVD.
Le deuxième film me tente pas par contre, je détestes les comédies romantiques XD
*Ne répond pas un mois plus tard, non, nous ne sommes pas encore le 19 décembre !*
SupprimerPour les fiches, si tu veux je peux t'envoyer des exemples de bouquins que j'ai fichés par mail, pour que tu voies à quoi ça ressemble. Ce ne sont pas de merveilleux exemples car je fiche très méthodiquement et c'est précisément ce qu'il ne faut pas faire quand on ne veut pas se laisser déborder, mais ça a l'avantage d'être beaucoup plus confortable quand on veut se relire.
"Il était temps" est un film vraiment cool pourtant, c'est frais et drôle (et puis Bill Nighy!), et ce n'est pas juste une comédie romantique légère sans fond derrière. Tu devrais checker la bande-annonce ! (Et y'a le type qui fait Ruskin dans Desperate Romantics dedans ! Il joue un dramaturge cynique et asocial un peu psycho sur les bords xD, ça change de l'austère Ruskin)
Je n'ai pas encore été voir La vie d'Adèle, en revanche j'ai lu Le bleu est une couleur chaude.
RépondreSupprimerIl était temps me tente beaucoup plus, je devrais normalement aller le voir prochainement :) !
Oh La Vie d'Adèle, je ne savais pas que c'était l'adaptation de cette BD. J'avais vu l'affiche - et cette jeune fille aux cheveux bleus - mais je n'avais pas lu le synopsis. Il faudra que je le vois à l'occasion.
RépondreSupprimerJ'ai vu la bande-annonce de Il était temps, il faut que je le vois ! Bon déjà comédie romantique, ça suffit presque à me faire voir le film. x) Mais le duo d'acteurs a l'air de bien fonctionner et le scénario me plaît bien.
Courage pour tes études ! Oh tu fais du japonais ? Ca te plaît ?
Essaye de te trouver un peu de temps quand même. :) Mais bon, je dis ça, entre les cours, les fiches pour le concours, les séquences pour mes classes et mon mémoire (qui n'avance pas du tout), je peine à trouver du temps. x)
C'est amusant, on dirait que beaucoup de monde a lu cette fameuse BD ! Je n'en avais jamais entendu parler avant, mais du coup, j'ai envie de lire Le bleu est une couleur chaude.
SupprimerIl était temps est vraiment super, hâte-toi de le voir !
Et oui, je fais du japonais \o/ ça me plaît, mais on va vite >< on a déjà des contrôles où on doit transcrire des phrases en français en hiragana et katakana u_u on en est à la leçon 2 des kanjis, je sens le gros contrôle arriver à la fin janvier, misère ;_;
On dirait qu'on a toutes un peu de mal cette année, mais au moins on se soutient dans notre dépassent total, c'est ça qui est beau ! XD