Les vacances d'été, ça a toujours été la période où je soignais ma frustration accumulée de tous les livres que j'aurais souhaité lire et n'ai pas pu lire pendant l'année. Alors vous imaginez bien, les premières années de votre vie de lecteur, ça s'estime à quelques livres.
Mais quand on n'a ne serait-ce que 20 ans (ce qui est mon cas), eh bien, ça commence à faire pas mal d'années qu'on a un tas de livres qui attendent. Et plus les années passent, moins on a le temps de lire les exclus de l'année scolaire pendant l'été. Si bien que de tous les livres que j'ai envie de lire aujourd'hui, je sais qu'une vie ne me suffirait pas. Mais bon, lire, c'est faire des choix. Être un lecteur, c'est aussi décider quoi ne pas lire. Nos lectures nous constituent, elles nous façonnent, elles nous changent, et nous orientent plutôt par ici ou par là...
Je ne sais pas si ça vous fait ça à vous aussi, mais pour ma part, je me décide beaucoup plus facilement à lire un livre que je viens d'acheter, ou d'emprunter, qu'un livre que j'ai acheté il y a des mois ou des années - même si ce dernier me fait très envie. Quand on vient d'entrer en possession d'un livre (je ne me lancerai pas ici sur le débat du "Est-ce le lecteur qui possède le livre ou le livre qui possède le lecteur, ça n'en finirait pas...), on pense beaucoup plus à le lire, on se dit "Oh, je voudrais le commencer tout de suite !" sauf que tout de suite il y a du travail ou le trajet du métro bondé alors on se dit "je le commencerai ce soir !" mais le soir en question on termine ce qu'on a à faire à minuit et c'est déjà le temps d'aller se coucher, alors on le remet au lendemain... et de fil en aiguille, il y a certains livres qu'on a ardemment désiré lire un jour, mais qu'on a rangé dans sa bibli par agacement de voir traîner dans les parages un livre qu'on n'a pas le temps de lire. Et en fin de compte, des années après, on n'a toujours pas lu ce livre, alors qu'on en a lu plein d'autres entre temps, qu'on ne préférait pas nécessairement au livre abandonné, mais qui par hasard se sont retrouvés entre nos mains.
C'est amusant comme la nouveauté nous attire ! C'est pourquoi parfois, même quand j'ai très envie d'un livre, si je sais que je suis très occupée, je ne l'achète pas. Parce que c'est un de mes plaisirs d'acheter un livre et de pouvoir le commencer aussitôt. Tandis que si on achète un livre et qu'on le laisse attendre, petit à petit on y pense de moins en moins, on s'habitue à ce qu'il soit là, ça devient presque un objet de décoration... et une fois qu'on a le temps de lire, on en lit un autre.
(Bon, j'exagère un peu hein, ça m'arrive souvent de lire des livres qui sont dans ma bibli depuis longtemps. Ce que je veux dire, c'est qu'à mesure que le temps de l'acquisition s'éloigne, le livre sort progressivement de nos pensées)
Hitchcock, 2012 |
Trêve de réflexions, ceci est surtout un petit article pour vous dire que je suis en vacances (enfin presque, mes partiels sont finis et la plupart de mes cours aussi), que cet été je passe tout le mois de Juin à Paris, et que par conséquent, je vais en profiter pour lire énormément, et voir des films que j'ai envie de voir depuis longtemps et que je n'ai pas vus jusque-là (les films, ça a l'avantage de se regarder plus vite que ne se lit un livre, on peut rattraper son retard plus rapidement !). C'est ce que j'ai fait il y a quelques jours avec Hitchcock, un film qui porte surtout sur la genèse et la réalisation de Psycho (et j'ai re-regardé Psycho avant du coup, pour l'avoir bien en tête car je ne l'avais pas vu depuis que j'étais gamine, et encore, mes parents ne m'avaient laissée en regarder que des bouts). C'était bien. Anthony Hopkins est génial même si on le reconnaît beaucoup plus que l'impression que m'avait laissée l'affiche, et Helen Mirren l'est aussi comme à son habitude. Un film agréable qui nous en apprend plus sur la vie du réalisateur et sa collaboration active avec son épouse Alma; si vous aimez Psycho, vous apprécierez les scènes qui revisitent le film.
Mon édition des oeuvres complètes de Blake : Norton, the best as ever. |
J'ai une bonne nouvelle (pour moi en tout cas) : j'ai enfin trouvé (enfin presque) mon sujet de mémoire pour l'an prochain ! Après de longues hésitation et plusieurs discussions avec mon futur directeur de recherche, j'ai décidé de me lancer sur William Blake. C'est assez ironique d'ailleurs, car il était sous mes yeux depuis le début. J'avais eu l'un de ses recueils de poésie, les Chants d'innocence et d'expérience, au programme du concours de mon école quand j'étais en prépa, et certains d'entre vous auront peut-être remarqué que le sous-titre de ce blog, "Exuberance is Beauty", est une citation de Blake qui vient du Mariage du Ciel et de l'Enfer. Bref, il était là, sous mon nez, et je cherchais désespérément un auteur avec lequel j'accroche assez pour l'étudier à fond (les deux plus grands candidats au poste étant Shakespeare et Beckett, et je suis passée très près de faire un mémoire sur Shakespeare mais j'aurais dû prendre un shakespearien comme directeur de recherche, or, j'aurais eu un peu de peine à quitter le mien... mais je n'exclus certainement pas l'idée de revenir sur Shakespeare au cours de ma carrière, loin de là). Bref, je vais relire Blake et réfléchir à un sujet de mémoire, tout en sachant que ça va sûrement pencher du côté de la théâtralité et de la puissance de subversion dans ses poèmes... tout un joyeux programme en perspective !
Voilà voilà, these are the news !
Je compte aussi entamer Trois gouttes de sang (emprunté à Jamestine qui elle-même l'avait emprunté à Matilda, ce livre a l'âme voyageuse), demain si possible, donc j'en ferai une chronique dans les jours qui viennent (il est également temps que je fasse la partie II de mon compte-rendu de l'expo sur les peintres allemands au Louvre), après quoi je pourrai enfin commencer La quête d'Ewilan dont Grazyel me parle depuis des années, et encore après quoi je pourrai enfin lire les Hunger Games, devant lesquels je me pâme d'envie depuis 4 ans.
Keep you posted,
Alacris